Le SEO international peut être compliqué et les propriétaires de sites constatent souvent qu’une bonne utilisation de HREFLANG ne suffit pas à résoudre tous les problèmes. Pour obtenir les résultats escomptés, il peut être nécessaire d’utiliser d’autres signaux linguistiques ou géographiques.
Afin d’illustrer les types de problèmes susceptibles de survenir, nous allons prendre un exemple fictif : le blog tenu depuis 2005 par Barry, un électricien irlandais. Celui-ci y dispense des conseils pour de petits travaux électriques à réaliser chez soi – par exemple changer une prise murale, installer un luminaire, voir même refaire le circuit électrique de sa maison. Il a plaisir à partager ses connaissances, mais termine toujours ses articles en rappelant à ses lecteurs qu’ils auront sans doute besoin d’un professionnel dans bien des cas, et que, s’ils résident dans le comté Clare, eh bien, ils peuvent « appeler Barry ». Au fil des ans, cela lui a rapporté beaucoup de travail.
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Mais la notoriété du blog de Barry s’est étendue au-delà du comté Clare et il a peu à peu reçu des messages du monde entier. Il a alors réalisé que de nombreuses personnes résidant dans des pays anglophones trouvaient son blog dans Google en recherchant des informations sur le bricolage électrique. Cela s’est avéré quelque peu problématique, car les installations électriques ne sont pas toutes les mêmes partout. Ainsi, l’Irlande utilise un système identique à celui du Royaume-Uni, mais très différent de, par exemple, celui des États-Unis. On lui reprochait souvent de fournir du contenu inexact ou de ne pas utiliser de cuivre alors que c’est obligatoire (ce qui n’est pas le cas au Royaume-Uni et en Irlande).
Pendant plusieurs mois, il a échangé des e-mails avec une entreprise de fourniture électrique installée en Australie. Celle-ci, fan de son blog, a fini par lui faire l’offre suivante : s’il produisait une version australienne de son blog, sous réserve de petits ajustements dans les instructions et l’ajout de photos et illustrations de leurs produits (prises électriques et fixations), l’entreprise lui verserait 20 000 $ australiens par an dans le cadre d’un accord de parrainage.
Copier le blog
Imaginons que le blog irlandais de Barry soit édité dans WordPress, sous l’adresse www.sparkybarry.com. Une solution consisterait à dupliquer le site sous un nom de domaine terminé par « .com.au », ce qui produirait donc deux sites WordPress indépendants, dotés de deux admins. Ce qui serait problématique. Outre le fait que la gestion serait plus compliquée, Google risquerait fortement de ne plus indexer ou classer le site australien, considéré comme une copie ou une version inférieure du blog original, et non pas comme sa version australienne officielle. Pour permettre à Google de comprendre que les deux sites sont liés, Google suggère d’utiliser HREFLANG pour lier les deux sites, page par page. En lisant Comment mettre en œuvre HREFLANG avec WordPress, Barry devrait comprendre que sa meilleure option consiste à traduire son site irlandais vers l’australien à l’aide d’une extension de traduction WordPress (même si le terme de localiser décrit probablement mieux ce dont il s’agit). L’extension se chargerait du code HREFLANG. Il pourrait publier à la fois son site irlandais et son site australien sous le même nom de domaine et utiliser une seule admin WordPress.
Traduire le blog et mettre en œuvre HREFLANG
Une fois installée l’extension de traduction pour WordPress, la première étape consiste à définir la langue par défaut du contenu existant. Dans cette extension, les langues sont listées par ordre alphabétique avec, dans le cas de l’anglais, de multiples variantes régionales. Barry choisirait donc « English – en_IE », IE étant le code pays de l’Irlande.
Il peut ensuite sélectionner les langues qu’il souhaite ajouter. Dans le cas présent, il devrait ajouter English – en_AU pour l’Australie pour créer une version australienne du site.
L’étape suivante consiste à confirmer que le contenu existant doit être attribué au langage par défaut en_IE et que le contenu de la seconde langue, en_AU, peut être créé automatiquement en dupliquant le contenu existant.
Cela ne prendra que quelques minutes. La page d’accueil de www.sparkybarry.com/ deviendra désormais la page d’accueil irlandaise, tandis que la page d’accueil australienne sera accessible à www.sparkybarry.com/au/. Tous les articles de blog seront dupliqués dans le dossier /au/.
Côté utilisateur, un sélecteur de langues sous forme de widget permet aux internautes de basculer entre les deux langues. Un sélecteur de langue analogue sera également présent dans l’admin de WordPress. Chaque article de blog disposera d’une version irlandaise et d’une version australienne. Les modifications apportées à la version australienne de l’article ne concerneront pas la version irlandaise, et vice versa.
En plus du sélecteur de langue permettant de basculer entre les pages, l’extension ajoutera des codes HREFLANG aux pages pour indiquer à Google quels sont les pays et les langues ciblées par chaque page. Le code HTML généré sur la page d’accueil ressemblerait à ceci :
<link rel="alternate" hreflang="en-IE" href="https://www.sparkybarry.com/">
<link rel="alternate" hreflang="en-AU" href="https://www.sparkybarry.com/au/">
À partir de là, Barry a du travail. Il lui faut modifier tous ses articles de blog pour se conformer aux normes australiennes et remplacer un grand nombre d’images et d’illustrations par celles fournies par son sponsor.
Tester HREFLANG
Barry s’attellera peut-être aussitôt à la mise à jour de son contenu australien, sans prendre le temps de vérifier que HREFLANG fonctionne bien. On ne lui en voudra pas, mais tester HREFLANG est une étape importante.
Que se passe-t-il quand HREFLANG est correctement mis en œuvre ? Dans notre exemple, lorsqu’un internaute australien lance une recherche sur « sparky barry » en Australie dans Google.com.au, il devrait obtenir un lien vers la page d’accueil https://www.sparkybarry.com/au/, et non vers https://www.sparkybarry.com/ (qui est la page d’accueil de la version irlandaise).
Google.com.au sélectionne et classe des pages pour chaque requête de recherche. Il renvoie les pages les plus pertinentes pour la requête, après avoir analysé le contenu des pages et des liens entrants. Il est fort probable que Google.com.au décide que la page d’accueil du site original https://www.sparkybarry.com/ soit le résultat répondant le mieux à la requête. Toutefois, le code HREFLANG ci-dessus devrait indiquer que https://www.sparkybarry.com/au/ est la version favorite de la page pour des utilisateurs australiens et que Google devrait remplacer la page d’accueil irlandaise par la page d’accueil australienne dans les résultats de recherche dans ce pays.
Si ça ne fonctionne pas, il est probable que le sponsor de Barry se plaindra qu’il ne trouve pas la version australienne du site pour des requêtes portant sur le nom de site ou sur des questions populaires liées au bricolage. C’est toujours le site irlandais qui apparaît dans les résultats. Et même s’il est toujours possible de basculer de l’irlandais à l’australien sur chaque page via le sélecteur de langue, la plupart des internautes australiens se contenteront probablement de lire le contenu irlandais ou de quitter le site. Sans avoir vu le nom et le contenu du sponsor australien.
D’Irlande, Barry peut difficilement voir et comprendre ce qui se passe. Même s’il effectue des recherches dans https://www.google.com.au/, il n’obtiendra pas les mêmes résultats qu’un utilisateur australien. Nous lui recommandons d’utiliser le vérificateur BrightLocal pour vérifier les résultats australiens.
Débogage de HREFLANG
Google fournit un outil de ciblage international pour évaluer la mise en œuvre de HREFLANG. Il faut avoir accès à la Google Search Console du site pour accéder à cet outil. Voir notre guide SEOPress Ajouter votre site à Google (Search Console) pour plus d’informations.
Aussitôt après avoir mis en œuvre HREFLANG, Barry verra probablement un rapport semblable à celui de l’illustration ci-dessous. Google indique « Your site has no HREFLANG tags » (votre site est dépourvu de balises HREFLANG). Ceci n’est pas correct et Google devrait plutôt indiquer que les pages du site actuellement indexées par Google ne contiennent pas de balises HREFLANG. Google visite régulièrement les sites pour indexer les pages, mais plusieurs jours peuvent s’écouler entre deux visites. Il peut donc ne pas avoir remarqué les modifications apportées lors de l’ajout des pages australiennes et des balises HREFLANG.
Si vous souhaitez obtenir un rapport instantané pour vérifier si HREFLANG est correctement ou non mis en œuvre sur votre site, utilisez le testeur de balises SEO HREFLANG de Merkle.
Barry peut inviter Google à venir indexer son site en envoyant une demande d’indexation manuelle via la Google Search Console. Regardez la vidéo How to request manual indexing from Google Search Console sur YouTube pour voir comment vous y prendre. Nous lui recommanderions d’envoyer une requête concernant la page d’accueil principale et la nouvelle page d’accueil australienne.
Vous devrez peut-être attendre quelques jours avant de retourner dans l’outil de ciblage international pour voir les résultats. Un site doté de balises HREFLANG obtiendra normalement un rapport semblable à celui de l’illustration ci-dessous. La ligne bleue indique le nombre de pages du site dotées de balises HREFLANG et la ligne rouge indique les erreurs relevées dans la mise en œuvre. Ces deux lignes ne sont pas à la même échelle, ce qui est souvent déroutant. Dans cette capture d’écran, on dénombre 384 pages dotées de balises HREFLANG et seulement une erreur.
Tant qu’il se trouve dans l’outil de ciblage international de Google, Barry devrait en profiter pour regarder l’onglet Pays. Il se peut que depuis 2005, Barry ou une autre personne travaillant sur le site ait réglé le paramètre Zone géographique ciblée sur « Irlande ». Si tel est le cas, ce paramètre annule peut-être les paramètres HREFLANG, ce qui expliquerait pourquoi la page d’accueil irlandaise s’affiche toujours en Australie. Il lui faudrait décocher cette option.
En plus de HREFLANG
Que faire si l’outil de ciblage international indique que toutes les pages du site contiennent HREFLANG et qu’il n’y a aucune erreur, mais que la mauvaise page continue à s’afficher dans les résultats australiens ? Dans ce cas, nous devons donner des signaux supplémentaires à Google pour lui indiquer que les pages australiennes sont destinées aux Australiens. Pour cela, il peut être très utile que des liens de sites australiens pointent vers les pages australiennes. Le sponsor australien a-t-il un lien vers le site de Barry ? Renvoie-t-il directement à la page d’accueil australienne ?
Confronté à une situation identique, le spécialiste du SEO Jon Henshaw a conduit une série de tests pour déterminer quels signaux on-page peuvent être utilisés pour rectifier des problèmes de HREFLANG. Il a publié ses conclusions dans l’article (en anglais seulement) International SEO: What works and what doesn’t.
Sur la base de ses conseils, voici ce que Barry pourrait faire en plus :
- Enregistrer le site www.sparkybarry.com/au/ dans la Google Search Console et, à l’aide de l’outil de ciblage international, sélectionner Australie dans le paramètre zone géographique ciblée, ce qui s’appliquera uniquement au dossier /au/.
- Modifier les balises TITLE de chaque article de la version australienne du site, de sorte qu’elles contiennent le mot Australia. Vous pouvez y parvenir en changeant simplement le nom du site ou, dans SEOPress, en allant dans SEO > Titres & métas et en modifiant les balises dans Accueil et Types de publication.
- S’assurer que le mot « Australia » figure dans le contenu de la page d’accueil et des articles.
- Modifier l’architecture du site de sorte que la version australienne se trouve dans un dossier /au/ et que la version irlandaise se trouve dans un dossier /ie/.
Modifier la page d’accueil pour qu’elle devienne essentiellement un sélecteur de langue, offrant l’option de poursuivre en version irlandaise ou en version australienne.