L’une des excuses les plus fréquemment avancées pour ne pas modifier son site web est la crainte de « casser son SEO ». Malheureusement, ça arrive. De nombreux classements et trafics durement acquis sont réduits à néant suite à une refonte de site mal gérée. C’est pourquoi nous avons pensé qu’il pourrait être intéressant de vous offrir des conseils pour vous accompagner tout au long de ce processus et éviter le pire.
Dans cette première partie, nous allons voir comment préparer une refonte. Dans la seconde, nous nous intéresserons aux choses à faire le jour même de la mise en ligne du nouveau site et dans les jours qui suivent.
Premier conseil : prévoir SEOPress dans l’installation de votre nouveau site WordPress 😉
Qu’est-ce qu’une refonte de site ?
Il existe de nombreuses raisons de vouloir refaire son site. Ce peut être pour en modifier la présentation, ajouter des pages, en supprimer, changer le nom de domaine ou parce que l’on vient d’adopter WordPress comme nouveau CMS. De nombreuses refontes sont motivées par le désir d’améliorer son SEO – une fois que l’on a réalisé que le bidouillage du site existant a ses limites et qu’il vaut mieux repartir de zéro.
Partons de l’hypothèse où vous modifiez votre site en profondeur.
Qu’est-ce qui pourrait déraper ?
Par exemple, toutes vos pages qui disparaîtraient de Google… Cela peut arriver dans n’importe quel moteur de recherche, à l’arrêt de la version test, quand on oublie de retirer les instructions NOINDEX des pages. L’effet n’est pas toujours immédiat. L’un des premiers signes annonciateurs, c’est lorsque Google cesse de proposer les versions en cache de vos pages. Il se peut aussi que votre site soit toujours visible dans les résultats, mais avec un extrait dépourvu de méta description, juste avant de disparaître purement et simplement.
Plus subrepticement, vous pouvez descendre dans le classement au fil du temps parce que vous avez supprimé des pages populaires de votre site ou les avez déplacées sans rediriger les utilisateurs vers les nouvelles URL. Ou encore, il se peut que d’anciennes pages continuent à sortir dans les résultats de recherche, des mois après le lancement du nouveau site.
Si un problème survient et que votre site reste longtemps inaccessible, il se peut également que votre référencement en pâtisse sur le long terme, puisque les passages du robot d’indexation de Google sont moins fréquents.
Voici donc quelques conseils pour éviter le pire :
Analysez votre SEO existant
Même si vous estimez que votre site actuel peine dans les moteurs de recherche, peut-être devrez-vous en conserver certains éléments. Par exemple, les liens en provenance d’autres sites ou un contenu particulièrement populaire. De nombreux outils vous fourniront ce genre d’information, mais la Google Search Console (gratuite) est suffisante, dans la plupart des cas, pour cerner les données les plus importantes.
Pages populaires
Une première étape pertinente consiste à inspecter les URL de votre site actuel et de déterminer lesquelles génèrent du trafic à partir des moteurs de recherche. Dans le rapport sur les performances de la Search Console, sélectionnez une plage de 16 mois, puis cliquez sur l’onglet « Pages » pour voir la liste de toutes les URL ayant eu de la visibilité durant cette période. Vous pouvez voir dans la colonne « impressions » le nombre de fois où la page a été affichée dans le moteur de recherche. Le trafic enregistré se trouve dans la colonne « clics ».
Ce rapport liste jusqu’à 1000 URL, ce qui, dans la plupart des cas, est suffisant. Plus tard, cette liste vous servira à établir des redirections vers de nouvelles URL. Pour l’instant, vous devez analyser les pages populaires et décider si vous allez en conserver le contenu dans la future version de votre site.
Exportez cette liste dans Excel ou Google Sheets à l’aide du bouton situé en haut et à droite de la page.
Si vous êtes curieux de savoir quels mots-clés ont été utilisés pour trouver certaines de vos pages, vous pouvez cliquer sur la page concernée dans la liste, puis sur l’onglet « Requêtes ».
Liens
Toujours dans la Google Search Console, vous pouvez utiliser le rapport sur les liens pour voir qui crée des liens vers votre site et quelles pages de ce dernier sont populaires.
Les liens sont un atout important pour le SEO, car les liens entre sites sont utilisés comme facteurs de classement. Lorsque vous modifiez votre site, vous devez vous assurer que les liens existants à destination de celui-ci continuent de fonctionner et conduisent les internautes au contenu qui les intéresse. But qui peut être atteint grâce aux redirections, que nous aborderons plus loin.
Pour connaître les URL qui reçoivent le plus grand nombre de liens, utilisez le rapport Liens externes, Principales pages de destination. Cliquez sur « PLUS ».
Ce rapport fournit la liste complète des pages de votre site auxquelles conduisent des liens en provenance d’autres sites. Pour chaque page, vous verrez le nombre de liens et le nombre de sites individuels (un seul site pouvant avoir plusieurs liens vers le vôtre). Il est important, à ce stade des choses, de savoir quel est le contenu populaire de votre site. Si un contenu obtient de nombreux liens, il sera judicieux de fournir le même contenu (voire une version améliorée de celui-ci) sur le nouveau site.
Vous pouvez également exporter cette liste dans Excel ou Google Sheets.
Si vous êtes curieux de connaître les sites à l’origine des liens pour chacune de vos URL, cliquez sur chaque URL.
De retour dans le tableau de bord du rapport sur les liens, vous pouvez exporter un échantillon de pages possédant des liens vers votre site (option Autres exemples de liens) et examiner les sites vous référençant le plus.
Nous vous conseillons d’exporter tous ces rapports, qui vous fourniront une photographie de vos données pour un usage ultérieur.
Préparez les redirections
Les redirections sont des instructions disponibles sur votre serveur pour indiquer qu’une page a changé d’URL.
Pour prendre un exemple simple, lorsque vous modifiez votre nom de domaine, vous souhaitez que les personnes connaissant votre ancien nom soient redirigées vers le nouveau. Par exemple :
https://www.mysite.com/ vers https://www.mynewsite.com/
C’est un peu comme lorsque vous indiquez au bureau de poste une adresse pour la réexpédition de votre courrier lors d’un déménagement. Dans le cas d’une refonte de site, cela vaut pour toutes les pages de votre site – comme si tous les habitants d’une ville déménageaient en même temps et avaient tous une adresse de réexpédition.
Si vous modifiez uniquement votre nom de domaine sans rien changer à la structure interne de vos URL, vous pouvez vous contenter d’une redirection unique, qui modifiera simplement le nom de domaine des requêtes entrantes. Tous les habitants ont quitté la ville, mais ont conservé exactement les mêmes nom et numéro de rue dans la nouvelle ville. Si toutefois vous changez également la structure interne des URL, par exemple :
https://www.mysite.com/product-shoes123.htm devient https://www.mynewsite.com/shoes/mens/nike-air-max-plus-iii/,
vous devrez créer des redirections individuelles. Tous les habitants se sont installés dans une nouvelle ville, et chacun possède en outre une nouvelle adresse.
L’autre possibilité consiste à garder le même nom de domaine, mais à modifier la structure des URL. Une ville où tous les habitants auraient changé d’adresse !
Préparez ces redirections dans un tableur. Indiquez toutes les URL existantes dans la première colonne, à l’aide de la liste exportée à partir du rapport sur les performances de Google Search Console. Dans la seconde colonne, ligne après ligne, indiquez les nouvelles URL.
C’est une étape importante pour préparer votre refonte. Si vous vous apercevez qu’une page existante ne possède pas vraiment de page correspondante dans votre nouveau site, il vaut mieux être honnête et décider de ne pas rediriger. Par exemple, si vous cessez de vendre des chaussures, alors vous ne pouvez pas rediriger la page https://www.mysite.com/product-shoes123.htm vers une page correspondante de votre nouveau site. Vous ne devriez pas lui attribuer de redirection, et laisser un message d’erreur Page non trouvée (404).
Si vous réalisez que bon nombre de vos anciennes pages n’ont pas de correspondances sur le nouveau site, vérifiez si ces pages constituaient des cibles de liens populaires. Si vous perdez de nombreux liens populaires, en règle générale, vos classements en pâtiront.
Il faut par ailleurs noter que rediriger toutes ces pages vers votre page d’accueil n’est pas une très bonne solution. Il est possible que les moteurs de recherche s’aperçoivent que le lien ne dirige plus les internautes vers le même contenu. Le site à l’origine du lien peut également s’en apercevoir et supprimer le lien.
Si ces liens ont une importance telle que vous ne souhaitez pas les perdre, vous devrez peut-être revenir sur votre décision de ne plus vendre de chaussures ou bien incorporer du contenu sur les chaussures dans votre nouveau site
Pour les blogs existants depuis longtemps, il y aura des décisions à prendre sur les articles à conserver dans la nouvelle version. Si vous voyez qu’un article est populaire et génère de nombreux liens, alors il sera intéressant de conserver ce contenu dans le nouveau site. Vous pouvez peut-être l’actualiser ou publier un nouvel article sur le même sujet.
Utilisez un site de test
Lors de la refonte d’un nouveau site, il est de bonne pratique de laisser son ancien site en ligne pendant que l’on travaille sur une version test du nouveau et de ne mettre en ligne la refonte que lorsque l’on est absolument sûr d’avoir terminé. Si vous ignorez ce conseil et décidez de modifier un site actif, vous courez le risque de faire des erreurs ou même de planter votre site pendant que vous travaillez dessus. Google déconseille l’utilisation prolongée des pages « site en cours de maintenance ».
Vous pouvez travailler sur votre nouveau site en local (sur votre ordinateur qui fait office de serveur), mais il est judicieux de basculer en ligne à un moment donné pour tester le nouveau site dans son environnement opérationnel final. Vous pouvez utiliser un sous-domaine de votre serveur actuel ou – si votre projet prévoit de changer de nom de domaine et d’hébergement –, commencez directement sur le nouveau serveur.
Lorsque vous travaillez sur un site de test en ligne, il est extrêmement important d’empêcher Google de le trouver et de l’indexer.
Solution recommandée : l’authentification HTTP
La pratique recommandée est d’utiliser une protection par mot de passe. Une authentification HTTP classique à l’aide de .htpasswd est la meilleure solution.
Votre hébergeur vous fournira peut-être une solution pour la mettre en place. Il y a par exemple l’outil HTPASSWD sur Kinsta.
NOINDEX dans la balise ROBOTS
Une alternative consiste à placer NOINDEX dans une balise ROBOTS sur chaque page de votre site.
Pour cela, vous pouvez utiliser la fonctionnalité suivante de SEOPress : SEO > Titres et métas > Avancé. Cochez l’option « noindex » pour demander au moteur de recherche de ne pas afficher les pages du site dans les résultats des recherches.
Option visibilité pour les moteurs de recherche de WordPress
WordPress dispose d’une option Visibilité pour les moteurs de recherche pour « Demander aux moteurs de recherche de ne pas indexer ce site ». Vous trouverez cette option dans les Réglages > Lecture, mais, comme l’indique l’avertissement, « Certains moteurs de recherche peuvent décider de l’indexer malgré tout ».
Cette option place la balise ROBOTS avec les directives NOINDEX et NOFOLLOW sur chacune des pages de votre site. Voici à quoi cela ressemble :
<meta name='robots' content='noindex,nofollow' />
Dans des versions antérieures de WordPress, cette option modifiait également le fichier robots.txt pour bloquer les robots, ce qui est une mauvaise idée.
Toutefois, rien ne vous garantit en utilisant la solution de la meta robots noindex,nofollow que certains de vos contenus ne seront pas indexés et affichés dans les résultats de recherche. Cette méthode est à utiliser en dernier recours si vous n’avez pas la possibilité de mettre en place une protection par fichier .htpasswd.
Évitez de bloquer les robots avec ROBOTS.TXT
Empêcher les robots d’indexer un site avec une commande Disallow ne protège pas suffisamment un site de test contre l’indexation. Cela peut s’avérer particulièrement inefficace pour de nouveaux noms de domaine. Il ne faut pas bloquer les robots avec Disallow si on utilise les balises ROBOTS pour protéger des pages. Utilisez plutôt le code suivant pour autoriser les robots à découvrir toutes les pages et leurs balises ROBOTS.
User-agent: * Allow: /
Google met en garde contre l’utilisation de Disallow et de NOINDEX dans son guide sur comment bloquer l’indexation des recherches.
Finalisez le site de test avant la refonte
Quand votre site de test vous satisfera, vous serez prêt à le mettre en ligne et à rediriger l’ancien site vers le nouveau. Nous verrons comment faire cela dans notre prochain article.
Voici les derniers éléments à contrôler sur votre site de test :
Liens internes. Si vous avez construit votre site de test en copiant du contenu de votre site précédent, vous aurez sans doute besoin de corriger les liens internes entre les pages. Vous pouvez détecter ceci à l’aide de l’outil Liens cassés de SEOPress. Allez à SEO > BOT et cliquez sur « LANCER LE BOT ! ». Si votre site contient plus de 100 pages, vous devrez augmenter le nombre de pages à contrôler dans l’onglet Réglages. Utilisez votre feuille de redirection pour vous aider à corriger ces liens.
URL d’image. Si votre site génère beaucoup de trafic à partir de recherches d’images, vous devriez également envisager des redirections pour les URL de vos images. Si vous passez d’un site WordPress à un autre site WordPress, il peut être judicieux de garder la même bibliothèque de médias et de ne pas du tout modifier les URL d’image.
Sitemap. Les moteurs de recherche indexeront plus vite le nouveau site si vous fournissez des sitemaps. Utilisez Plan de site XML / HTML dans SEOPress pour les créer dans le site de test.
Test mobile. Google indexe désormais uniquement les versions des sites pour mobiles. Pensez à vérifier ce que donne votre site de test sur mobile.
Vous pouvez lire la seconde partie de cet article ici.