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"Il a changé de caractère": une voisine raconte le climat de violence au sein de la famille de l'assaillant d'Arras

Une voisine de l'assaillant raconte à BFMTV le quotidien dans lequel baignait l'assaillant depuis plusieurs années à Arras. Elle explique avoir vu changer le jeune homme ces derniers temps.

Deux jours après l'attaque au couteau qui a fait un mort et plusieurs blessés, ce vendredi, au lycée Gambetta d'Arras, une voisine de l'assaillant raconte avoir constaté un changement de comportement chez le jeune de 20 ans ces derniers temps.

"Il a changé de caractère, il est devenu très froid. Quand on lui disait bonjour, il ne répondait plus", affirme Laurence, voisine de la famille, au micro de BFMTV.

Elle dépeint aussi le climat au sein de la famille et le profil violent du père de l'assaillant. "Il frappait sa femme, raconte-t-elle. C'étaient des bagarres dans les escaliers, il lui tirait les cheveux, il lui donnait des coups de pied", poursuit la voisine qui connaît la famille depuis dix ans.

Elle assure avoir plusieurs fois tenté d'intervenir entre eux. "Je lui disais de partir, de la laisser tranquille, d'arrêter de la taper. Il me disait: 'mais non, ce n'est pas moi qui l'ai frappée, elle est folle. C'est elle qui se frappe'. Sauf que je voyais les coups, c'est lui qui lui donnait".

Elle affirme avoir fait constater ces violences par la police. "Les policiers sont venus", affirme même Laurence.

Des violences envers sa mère

Cette violence, Laurence explique que l'assaillant en était témoin dans son quotidien et depuis longtemps. "C'est quand même un jeune qui a vu de la violence avec son père. Quand ils étaient jeunes, le père obligeait les trois garçons de se battre à sang", assure-t-elle.

Des scènes qui continuaient malgré l'expulsion du père du territoire français en 2018. La voisine de la famille raconte avoir eu une discussion poignante avec la mère en novembre 2022.

"Elle m'expliquait que Mohammed l'empêchait de manger le soir après le ramadan, il ne voulait pas qu'elle mange. Il la frappait et l'obligeait à faire des prières pendant quatre heures par terre", témoigne Laurence.

Interpellé après l'attaque vendredi, l'assaillant se trouve toujours en garde à vue où il se montre peu coopératif, selon les informations de BFMTV.

Outre lui, dix autres personnes se trouvent en garde à vue, dont plusieurs membres de sa famille, comme ses frères et sœurs, ainsi que sa mère.

Audrey Allos et Thibault Nadal